Sous la coque vibrant d'un bonheur épanoui
L'océan vient ourler un tremblant friselis
Qui couvre le sillage d'un entrelacs changeant
Où viennent s'étonner de longs poissons d'argent.
Quand le vent amoureux oubliant sa caresse
Se détourne un moment ou montre sa paresse
La voilure indolente, s'arrêtant de rêver,
Exprime son dépit d'un battement léger.
Accrochés tout là-haut, au front du firmament,
Voyagent lentement de longs nuages blancs
Dont les bancs immobiles se font et se défont
Servant à ma folie d'aimables compagnons.
Allongé sur le pont, bercé par les soupirs
Venus de tous côtés et qui me font frémir
J'entends se propager, frôlant mon monde clos,
Le bruit de l'Univers comme un lointain écho.